Peintre des fleurs,
Peintre des bois rouillés par l’automne,
Peintre des arbres dépouillés
Et des petits lacs apaisés,
Peintre des reflets dans l’eau claire
Et des secrets horizons...
Tel est Jacques-Michel Dunoyer,
qui semble «chanter en couleurs» et faire, ainsi, part de son rêve ...
(Geneviève Vial-Mazel)

Biographie

Jacques-Michel Dunoyer, né le 20 Juin 1933 à Arras de Marie-Thérèse et Louis Dunoyer et mort le 23 janvier 2000 à Monaco est un peintre Français Post Impressionniste travaillant à l'huile. A ses débuts, paradoxalement plus moderne dans sa touche, il peindra des danseuses "à la Degas", des portraits, des scènes de genre mais très vite, se tournera vers la nature qui deviendra sa principale source d'inspiration (paysages de France ou d'ailleurs et bouquets de fleurs).

JEUNESSE ET PREMIERS TABLEAUX 

La guerre le contraint avec sa famille à l'exode qui le conduira à Marseille, il a alors sept ans. Après un court passage sur les bancs de l'Université de Droit, sa première femme artiste, pour laquelle il montera une galerie d'art sur la Cannebière et dont il aura un fils, Patrice, le mènera sur le chemin de la peinture. Autodidacte, c'est en montrant ses premières toiles au grand marchand Parisien Armand Drouant qui l'encourage vivement à persévérer, qu'il s'installera dès 1964 dans son Atelier de Saint-Paul de Vence rue Grande, où il restera jusqu'à sa disparition en 2000.

Ses premières expositions en 1964 et 1965 au Musée de Saint-Paul
(avec notamment Chagall, Tobiasse, Coignard au sein de l'Ecole de Saint-Paul), en 1965 à la Galerie Garnelle à Paris, en 1966 à la Galerie du Carlton à Cannes (exposition de bouquets "Les Favoris") de 1966 à 1069 à la Galerie des Champs Elysées, puis en 1968 à la Galerie du Mont d'Arbois chez les Rothschild à Megève lui ouvriront les portes de la notoriété. 

En 1964 il divorce pour épouser en 1966 Gwendoline dont il aura deux enfants, Géraldine en 1967, et Cédric en 1971 (il modifiera alors sa signature en rajoutant alors un G pour lui rendre hommage: Jacques M.G. Dunoyer). 

FIN DES ANNEES 60 ET ANNEES 70

Sa peinture à cette époque est très nostalgique, l'artiste parcourt la France à la recherche d'étangs, de sous-bois, de champs de bruyères qu'il trouvera en Sologne, région de prédilection de ses débuts, exempte de toute vie ou trace de vie. Il en décline l'automne et l'hiver dans des teintes sourdes et mates, à dominante de roux. La Provence, sa terre d’asile, l'inspire également, mais plutôt pour ses couleurs de terre brûlée et l'on peut également compter quelques paysages de neige (Megève ou arrière pays Niçois). 

Très vite, de grands noms se pressent au petit atelier, cours royales, artistes, businessmen ou simples collectionneurs parmi lesquels: le Prince Nikita Romanoff, Dom Jaime d'Espagne, le Prince al Khalifa, le violoniste Stéphane Grapelli,
le Producteur John Foreman, Saul Chaplin, James Stewart , Barbara Streisand... Ce sont Robert Wagner et Nathalie Wood qui devenus des amis, lui ouvriront les portes du tout Hollywood en lui proposant une exposition privée chez eux en 1969 à Los Angeles (orchestrée par leur décorateur Peter Shore) alors que le Comte François de Montfort le représentera au Japon avec "l'Ecole de Paris". 

Autres expositions de cette décennie: en 1972 à la Galerie Mitsukoshi de Tokyo, en 1974 à la Galerie Barker de Palm Beach et à la Deligny Art Gallery de Fort Lauderdale aux USA, en 1975 à la Dresdner Bank de Cologne, en 1976 au Château des Comtes de Champagne et en 1979 à l'hôtel de ville de Steenvoorde. 

ANNEES 80 et 90

Dès les années 80 l'artiste affectionne les rivières: La Saône, la Loire, la Seine ainsi que le marais Poitevin pour traduire le jeu des reflets, du ciel de l'eau, sa touche se faisant plus fluide. 

Il expose en 1980 à la Galerie de la Tour de Nesle à Paris, en 1982 au Palais de l'Europe du Touquet, en 1984 à la Galerie d'Art de Villefranche, en 1985 à la Galerie de l'Hôtel Brenner's Park à Baden Baden et est choisi par le ministère de la culture Allemand en 1986 pour illustrer le Romantisme de Goethe à travers une exposition à la Galerie de l'Hôtel Steigenberger à Berlin. 

Mais en 1988, à un mois d'intervalle, Jacques-Michel Dunoyer perd ses parents et subit un tel choc émotionnel qu'il cesse de peindre quelque temps. Il entame une démarche mystique et ajoute à sa signature leurs initiales L. et MT. suivies d'une croix. Il commence à peindre sur la musique de Mozart, et plus particulièrement sur les concerti pour piano; son pinceau est rythmé par des cascades de notes qu'il traduit par autant de touches de couleur (l’artiste, s'il n'avait pas été peintre, aurait voulu devenir chef d'orchestre). C'est à cette époque qu'en hommage à ce musicien qui a transformé sa peinture, qui a su accompagner et transcender sa peine, qu'il ajoute un A pour AMADEUS à la fin de sa signature (Jacques M.G. Dunoyer A. L.MT.+)

Sa peinture change alors d'orientation, sa palette s'éclaircit et s'enrichit de beaucoup plus de couleurs, l'espace se rétrécit, il peint des lieux plus intimes et des petites maisons aux volets bleus apparaissent dans son oeuvre, allant jusqu'à représenter un pan de mur, toujours fleuri, ce qui n'existait pas dans sa peinture jusqu'alors. 

Il découvre les jardins Anglais, et avec la Normandie comme lieu d'inspiration, la dominante de sa palette devient verte. 

Il expose en 1988 à l'Alpine Gallery de Londres, en 1990 à la Sparkasse de Straubin en Allemagne, à la Howard Portnoy Gallery de Carmel, Californie en 1993, 1995 et 1997, en 1995 à la Galerie de l'Hôtel Ivoire à Abidjan et à la Galerie de l'Europe de Strasbourg, en 1996 à l'hôtel Eden Roc du Cap d'Antibes et en 1998 à la Galerie Am Brunnental à Munich. 

Peu avant de s’éteindre l’artiste dira: « Ce serait dommage que je meurs maintenant car j’ai enfin trouvé la lumière sur mes toiles » 

Jacques-Michel Dunoyer s'est éteint le 23 Janvier 2000 à Monaco. Il repose au petit cimetière de Saint-Paul de Vence.