Jacques-Michel DUNOYER
Peintre des fleurs, peintre des paysages...
« Il y a un charme dont je suis le filtre, cela vient d'ailleurs »
Cette phrase du peintre Jacques-Michel Dunoyer traduit l'inspiration et les aspirations de cet artiste disparu prématurément en janvier 2000 à l’âge de 67 ans.
Saint-Paul de Vence a perdu l'un des peintres de son Ecole, qui avait posé ses chevalets dans la célèbre cité médiévale voilà trois décennies et qui, désormais, repose dans son petit cimetière, figure de proue du village.
Après une enfance déracinée et une jeunesse fantasque parsemée de folles rencontres, décisives comme un coup de dés, Jacques-Michel Dunoyer, enfin apaisé, a vécu dans la discrétion, se consacrant tout entier à sa
Passion: il cherchait avant tout à faire partager l'émotion ressentie devant la nature et à communiquer son goût pour l'harmonie.
« Harmonie et élévation », telle était sa quête.
D'une grande modestie allant jusqu'à l'effacement, toujours tenaillé par le doute mais voulant se mesurer seul avec son destin, il avait choisi pour rencontrer directement le public, d'ouvrir son atelier, situé depuis 30 ans dans la Rue Grande de Saint-Paul de Vence. Il y accrochait lui-même ses toiles et guettait les premiers commentaires en se cachant, tel un enfant qui ne veut pas se faire surprendre.
De l'enfant, il avait su garder l'âme qui lui procurait, comme au premier jour, fantaisie mais aussi, émerveillement et bonheur devant un paysage, un bouquet de fleurs.
Jacques-Michel Dunoyer, fuyant les honneurs et le tumulte de la célébrité a su toucher de nombreux amateurs anonymes mais aussi séduire des connaisseurs et de célèbres collectionneurs, par la seule force de son art et par le romantisme de ses toiles.
Il s'en est toujours étonné et cette reconnaissance n'a jamais interrompu sa quête de l'amour des autres, cet amour qu'il savait si bien cultiver autour de lui, repoussant les conflits, et qu'il avait su construire en famille. Il aimait à dire :
« dur avec moi-même mais tendre et indulgent avec les miens ».
Ses amis disent de lui qu'il était un romantique emprunt d'un esprit chevaleresque, qu'il se conduisait en vrai « gentilhomme ».
Il considérait qu'il avait beaucoup de chance de pouvoir peindre, qu'il était « béni de Dieu », c'est pour cette raison qu'il ajouta à sa signature sur ses toiles, un A. pour Amadeus, en hommage aussi à Mozart dont la musique l’accompagnait pendant qu’il peignait: Cascades de touches de couleurs pour cascades de notes...
Peu avant sa mort l’artiste dira: « Ce serait dommage que je meurs maintenant car j’ai enfin trouvé la lumière sur mes
toiles ».
Jacques Michel Dunoyer qui s'est éteint en pleine maturité de son art, a pour toujours rejoint cette nature qu'il aimait tant et qu'il a peint sans relâche.